POURQUOI NOUS DEVONS CONTINUER A EXIGER LA RECONNAISSANCE DU GENOCIDE DE 1932/33 EN UKRAINE

vendredi 26 novembre 2010.
 

Voici une liste des Etats reconnaissant officiellement le Holodomor comme acte de GENOCIDE ( en 2010) Représentations nationales reconnaissant le Holodomor comme acte de génocide :

-  Sénats canadien et australien (2003).

-  Parlements estonien (1993), hongrois (2003), géorgiens (2005), péruviens (2007), mexicain (2008), équatorien (2007), paraguayen (2007) et espagnol (2007).

-  Diètes de Lituanie (2005) et de Pologne (2006).

-  Congrès colombien (2007)

Représentations nationales et internationales reconnaissant les victimes du Holodomor :

-  Le Sénat argentin (2003).

-  Les parlements chilien (2007), slovaque (2007), tchèque (2007), ainsi que le Congrès américain (2003), ces deux derniers précisant qu’il s’agit d’un crime dirigé contre le peuple ukrainien.

-  L’Unesco, organe de l’ONU, avec 193 États membres, et à l’unanimité (2007).

-  Le Conseil de l’Europe (2008)

-  Le Parlement européen (2008) en précisant qu’il s’agit d’un crime dirigé contre la paysannerie ukrainienne.

Représentation nationale reconnaissant "les répressions en URSS contre les Ukrainiens en 1932-1933" :

-  La Diète de Lettonie (2008).

Les représentations régionales, provinciales et non-fédérales reconnaissant le génocide (liste non-exhaustive) :

-  Le Parlement du Québec (2010) en s’appuyant sur la législation adoptée à l’unanimité par le Parlement du Canada en 2008, ainsi que sur les lois adoptées par les législatures provinciales de l’Alberta, du Saskatchewan, du Manitoba et de l’Ontario.

-  Le Parlement basque.

Rappelons cependant que l’ONU ne place toujours pas le Holodomor parmi les quatre génocides répertoriés du XXe siècle. Le 31 octobre 2008, la Fédération de Russie a même utilisé son veto pour empêcher la célébration du 75e anniversaire du Holodomor, portée à l’ordre du jour de l’Ass. Gén. de l’ONU.

Et l’Ukraine ? En 2003, la Rada Suprême reconnaissait officiellement le Holodomor comme génocide, sans pour autant donner à cette déclaration force de loi. Il fallut attendre l’arrivée de Viktor Youchtchenko au pouvoir, pour qu’une courte majorité de députés (233 voix pour, dont seulement deux du Parti des Régions actuellement au pouvoir) puisse enfin voter la loi du 28 novembre 2006, reconnaissant le Holodomor comme génocide. Les récentes déclarations du nouveau président - et garant de la Constitution ukrainenne - Viktor Yanoukovitch, déclarations réfutant devant le Conseil de l’Europe la thèse du génocide, n’ont donc rien de constitutionnelles, puisqu’elles contredisent la loi du 28 novembre.

Sans reconnaissance pleine et entière des crimes perpétrés contre les Ukrainiens, l’histoire restera comme en suspend, et jamais aucune réconciliation ne pourra être véritablement envisagée, avant tout avec la Russie, mais également entre les Ukrainiens eux-mêmes. C’est de ce fait une entrave à la construction européenne et au progrès de la Paix dans le monde, mais également un sérieux indice d’immaturité politique pour la nation ukrainienne.

Un jour peut-être, venant de Kiev et de Moscou, deux présidents pourront enfin bâtir l’avenir sur des bases sereines, dans le respect des nations et de leur liberté. Ils éveilleront peut-être alors les plus nobles sentiments et auront, au bout de tant de guerres et de massacres, enfin éduqué les plus sauvages instincts. Alors seulement, l’Ukrainien pourra se dire :

La douleur m’a brisé, la fraternité m’a relevé,

De ma blessure a jailli un fleuve de liberté.


BOUGIE DU HOLODOMOR A BUDAPEST centre ville
socle Bougie HOLODMOR BUDAPEST