77e anniversaire de la famine génocidaire en 1933 en Ukraine, Samedi 28 novembre 2009, Discours de M. Yvon DESCHAMPS, Conseiller Régional, délégué à la Culture.

lundi 14 décembre 2009.
 

Monsieur le Président d’Ukraine 33, Madame le Consul, Monsieur le Consul, Mesdames et Messieurs les Représentants et Présidents d’Associations, Monsieur le Représentant de la Fédération des Droits de l’Homme du Rhône , Mesdames, Messieurs, Chère Guenia,

Je tiens d’abord à vous remercier de m’avoir invité, une fois de plus, à m’exprimer devant vous à l’occasion de ce 77e anniversaire de l’Holodomor, la mort par la faim. Mon émotion est très vive en ce jour du souvenir en hommage aux millions de personnes victimes de cette famine génocidaire. Ma pensée est pour tous ces hommes, femmes et enfants qui ont été victimes de cette défaite de l’humanité, pour celles et ceux qui ont survécu, pour celles et ceux qui combattent pour que l’on n’oublie pas.

77 ans après, nous sommes rassemblés ici, à nouveau grâce à vous, pour ne jamais les oublier et saluer ainsi leur mémoire. Merci de nous aider à nous souvenir pour que ceci ne soit plus. Comme vous le savez, j’ai toujours été présent aux côtés des Arméniens, aux côtés de nos amis afro-caribéens, ici, sur cette place dédiée à tous les Génocides et Crimes contre l’Humanité. Il est donc normal que je sois parmi vous cet après-midi. Aujourd’hui, je veux excuser Georges Kepenekian qui m’a demandé de vous assurer que par la pensée, il est bien avec nous, avec vous. Mais je veux redire aussi mon étonnement, mon incompréhension devant tant d’absences en cet instant, aux côtés de votre communauté, des amis de votre communauté. Il faut tout faire pour que ces terribles événements ne tombent plus jamais dans l’oubli. A cette occasion, je tiens à saluer le travail accompli et à réaffirmer mon amitié pour ceux qui luttent pour la reconnaissance de ce crime génocidaire ordonné, coordonné, planifié depuis Moscou par Staline. Je sais à quel point vous tous, ici présents, vous vous attachez à défendre cette reconnaissance. Nous ne sommes pas des nostalgiques qui nous nous bornons à contempler le passé. Nous sommes aussi ici, en ce haut lieu des mémoires, pour que Demain ne répète plus les erreurs d’hier. C’est grâce à toutes ces cérémonies du souvenir, comme celle d’aujourd’hui, que nous pourrons peut-être contribuer à construire ensemble la Paixde demain. Après le Génocide arménien, le génocide Ukrainien, la Shoah, d’autres génocides ont été perpétrés au Cambodge, au Rwanda ou encore au Tibet. En Tchétchénie, au Darfour, ici et là, où la folie de l’homme laisse aujourd’hui encore des traces sanglantes. Nous devons protester avec la même indignation chaque fois que de tels actes sont commis. Nous devons faire face à toutes ces forces de haine et d’intolérance, d’où qu’elles viennent, pour que cela ne soit plus. Nous devons rester vigilants, à Lyon aussi, contre la multiplication et la banalisation des discours xénophobes, des violences racistes et antisémites. Cette belle cérémonie est essentiellement vouée au recueillement en mémoire des victimes de ce massacre d’Etat, aux millions d’hommes, de femmes, d’enfants qui ont péri affreusement. Et je voudrais regretter qu’après l’Europe, 15 autres pays du monde, la France qui se veut universelle dans sa défense des Droits de l’Homme n’ait toujours pas reconnu l’Holodomor. Mais nous ne devons pas seulement rendre hommage aux morts, à l’Ukraine assassinée. Je voudrais aussi, pour finir, rendre un très grand hommage aux vivants, à l’Ukraine qui essaie de revivre. Rendre un grand hommage à vous, militants et responsables associatifs, qui donnez à votre pays sa raison de vivre et d’espérer. Je vous remercie pour votre attention.

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