RESOLUTION du CONGRES MONDIAL UKRAINIEN au sujet du HOLODOMOR

vendredi 19 octobre 2007.
 

СВІТОВИЙ КОНҐРЕС УКРАЇНЦІВ

CONGRÈS MONDIAL UKRAINIEN


RÉSOLUTION

RELATIVE AU 75e ANNIVERSAIRE DE LA GRANDE FAMINE DE 1932-1933 EN UKRAINE

En 2007‑2008, la communauté internationale commémorera le 75e anniversaire de la Famine de 1932‑1933 en Ukraine au cours de laquelle plus de 7 000 000 d’hommes, de femmes et d’enfants ukrainiens ont perdu la vie. Cette tragédie ne résultait pas d’une catastrophe naturelle, mais plutôt d’une politique délibérée mise en œuvre par le régime communiste soviétique dirigé par Joseph Staline à Moscou afin de casser la volonté du peuple ukrainien. (L’entité politique/Le parlement) estime que le 75e anniversaire de la Famine de 1932‑1933 en Ukraine devrait servir à honorer la mémoire des victimes, à reconnaître cette tragédie comme un génocide à l’encontre du peuple ukrainien, à condamner ses auteurs communistes soviétiques, à rappeler l’absence d’une indignation appropriée de la part de la communauté internationale et à inciter cette dernière à se montrer vigilante, aujourd’hui comme dans le futur, à l’égard de toute manifestation de répression et d’inhumanité.

Attendu qu’en 1932‑1933, en raison d’une famine généralisée découlant de la privation des produits de subsistance de base, au moins 7 000 000 d’hommes, de femmes et d’enfants ont perdu la vie sur le territoire qui est aujourd’hui l’Ukraine ;

Attendu que ces millions d’Ukrainiens ne sont pas morts de cause naturelle, mais suite à la mise en œuvre d’une politique délibérée et inhumaine visant à punir les Ukrainiens pour leur résistance et leur opposition à l’oppression politique et économique orchestrée par l’Union soviétique et à la russification (à la fois religieuse et culturelle), y compris la collectivisation forcée de l’agriculture et la liquidation de la religion, de la culture et de la science ukrainiennes ;

Attendu qu’il existe une preuve claire et concluante de la préméditation des auteurs étant donné que le gouvernement central de l’Union soviétique à Moscou a orchestré l’appropriation de grains provenant de l’Ukraine, en a exporté 1 700 000 tonnes vers l’Ouest, a contrôlé étroitement les frontières de l’Ukraine pour éviter que des Ukrainiens affamés ne se rendent en Russie ou dans d’autres pays pour trouver du pain, et a rejeté les offres d’organisations internationales d’aide humanitaire de prêter secours à la population affamée en niant l’existence d’une famine en Ukraine et en donnant l’assurance qu’aucune aide n’était requise ;

Attendu que, complices des démentis soviétiques, certains Occidentaux ont comploté pour cacher la vérité et appuyer la propagande soviétique et que certains gouvernements, comme celui des États‑Unis d’Amérique, ont même établi des relations diplomatiques avec l’Union soviétique alors que les atrocités soviétiques étaient à leur comble ;

Attendu qu’un des plus notoires participants à cette complicité soviétique, un journaliste du nom de Walter Duranty du New York Times qui a non seulement vanté les mérites de la propagande soviétique de collectivisation et nié les ravages causés par la Famine, mais a aussi comploté pour tromper ses lecteurs ainsi que la communauté internationale, s’est vu octroyer un prix Pulitzer en journalisme pour ses efforts ;

Attendu que dans son étude intitulée The Harvest of Sorrow, l’historien britannique Robert Conquest a dépeint la magnitude de la tragédie par les mots suivants : [TRADUCTION] « Un quart de la population rurale, des hommes, des femmes et des enfants, gisent morts ou agonisants, et les autres à différentes phases de faiblesse débilitante n’ont plus la force nécessaire pour enterrer les membres de leur famille ou leurs voisins. » ;

Attendu que la Commission du Congrès des États-Unis a confirmé dans son rapport de 1988 qu’en 1932‑1933 le gouvernement de l’ancienne Union soviétique avait sciemment utilisé la politique brutale de la famine forcée pour réprimer le peuple ukrainien et pour brimer ses droits politiques et religieux inviolables, et a conclu que la Famine de 1932‑1933 en Ukraine constituait un génocide à l’encontre du peuple ukrainien, comme ce terme a par la suite été défini dans la Convention des Nations Unies concernant le génocide ;

Attendu que des organismes gouvernementaux de plusieurs pays ont reconnu la Famine de 1932‑1933 en Ukraine comme un génocide dans leurs documents et résolutions officiels ;

Attendu que le président de l’Ukraine a lancé le 25 novembre 2005 un appel à la communauté internationale toute entière pour qu’elle reconnaisse la Famine de 1932‑1933 en Ukraine comme un génocide ;

Attendu qu’aux termes d’un décret présidentiel ukrainien du 26 novembre 1998, les communautés ukrainiennes du monde entier commémorent chaque année cette tragédie, plus particulièrement au mois de novembre, et que le 75e anniversaire sera l’occasion de participer à des commémorations encore plus étendues et plus importantes ;

Attendu que bon nombre d’Ukrainiens qui ont survécu à la Famine (Holdomor) de 1932‑1933 ont émigré au (pays de référence) et que ces survivants ainsi que leurs enfants et petits-enfants et les nouveaux arrivants de descendance ukrainienne ont tous contribué de façon positive et importante à la croissance et au développement du (pays de référence) ;

Attendu que le (pays de référence) condamne les actes d’atrocité, les crimes contre l’humanité et les génocides et que les citoyens du (pays de référence) accordent une grande importante au respect et à la défense des droits de la personne ;

Par conséquent, (l’entité politique) prend la résolution suivante :

Que la Famine de 1932‑1933 en Ukraine soit reconnue comme un génocide à l’encontre du peuple ukrainien ; Que les victimes de la Famine de 1932‑1933 en Ukraine soient commémorées lors du 75e anniversaire et que le mois de novembre soit désigné chaque année au (pays de référence) comme un mois particulier pour se souvenir de la Famine de 1932‑1933 en Ukraine ; Que le régime communiste de l’Union soviétique qui avait son siège à Moscou soit condamné pour son mépris systématique de la vie humaine, des droits de la personne, de la liberté et de l’autodétermination qui a caractérisé les politiques répressives de Joseph Staline et de ses hommes de main pendant la Famine de 1932‑1933 en Ukraine ; Que les Occidentaux qui ont été complices de la tromperie et qui ont ainsi facilité les crimes de leurs auteurs, soient réprimandés, même de façon posthume, et que leurs supérieurs et/ou successeurs les dénoncent publiquement ; à cet égard, (l’entité politique) recommande fortement à l’éditeur du New York Times de retourner le prix Pulitzer octroyé à son employé Walter Duranty et aux fiduciaires du Comité Pulitzer de l’Université Columbia, de révoquer le prix afin qu’ils prennent leurs distances par rapport à cette complicité ; Qu’au 75e anniversaire de la Famine de 1932‑1933 en Ukraine, alors que l’Ukraine continue son processus de démocratisation afin d’établir un pays où les droits de la personne sont respectés par tous et où existent la liberté de religion et la liberté économique, il est essentiel que le (pays de référence) continue d’aider l’Ukraine dans ses efforts pour faire progresser la société et améliorer le sort de son peuple ; Que les documents additionnels qui pourraient faciliter la diffusion d’information sur la Famine de 1932‑1933 en Ukraine et, dès lors, dans la prévention de tragédies semblables, soient compilés par des historiens, des universitaires et des parlementaires et inclus dans le matériel didactique utilisé par les établissements d’enseignement au (pays de référence), et qu’ils puissent être utilisés à l’échelle mondiale pour permettre une étude plus exhaustive de cette grande tragédie humaine.