Proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide ukrainien

mercredi 17 janvier 2007.
 

Monsieur Christian Vanneste, député de la 10e circonscription du Nord, a déposé une proposition de loi visant à la reconnaissance du génocide ukrainien de 1932-1933.

Né le 14 juillet 1947 à Tourcoing (Nord), M. Christian Vanneste est professeur de philosophie. Il est membre du Conseil municipal de Tourcoing et vice-président de la Communauté urbaine de Lille. M.Christian Vanneste est membre du CNI, parti politique associé à l’UMP.

La proposition de loi a été a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 30 novembre 2006 sous le numéro 3474 et renvoyée à la Commission des affaires étrangères.

Rappelons par ailleurs que monsieur Christian Vanneste est un des députés qui ont déposé une proposition de loi visant à établir une journée nationale d’hommage aux victimes des régimes communistes.

Nous saluons cette initiative de monsieur Christian Vanneste qui vient au moment même où la Rada ukrainienne a qualifié la famine sciemment organisée par Staline de " génocide contre le peuple ukrainien " et le Sénat polonais comme " un acte de génocide " et après que des historiens français sérieux, comme Nicolas Werth notamment, aient revu leurs approches de la famine pour envisager désormais le génocide. désormais, plus d’une douzaine de pays dans le monde s’honorent de reconnaître le génocide de 1932-1933 et plus de vingt-cinq pays membres des Nations-Unies sont prêts à reconnaître le génocide. Souhaitons que la France fasse de même dans la mesure où les deux obstacles à la reconnaissance du génocide que le gouvernement s’imposait viennent de tomber, celui de la reconnaissance du génocide par l’Ukraine elle-même et la position des historiens français spécialistes de la question.

Le texte de la proposition de loi N° 3474 relative à la reconnaissance du génocide ukrainien de 1932-1933 sur le site de l’Assemblée nationale française mis en distribution le 7 décembre 2006.

L’exposé des motifs par monsieur le député Christian Vanneste :

"Mesdames, Messieurs,

La République Française reconnaît, à travers ses lois, les différents événements qui ont marqué l’Histoire internationale. Aujourd’hui, les lois mémorielles permettent de mettre en exergue les souffrances subies par des peuples et infligées par leurs bourreaux dont l’atrocité et le fanatisme idéologique furent sans limite au cours du XXe siècle. Fondamentalement, il s’agit de reconnaître les génocides qui ne l’ont pas encore été à ce jour, afin, d’une part, de permettre une prise de conscience citoyenne susceptible d’en prévenir la réitération, d’autre part de réaffirmer notre attachement au respect de la dignité de la personne humaine. Il est en conséquence essentiel que l’oubli ne frappe pas la tragédie dont a été victime le peuple ukrainien en 1932-33.

Largement occultée jusqu’à la disparition de l’Union soviétique, la grande famine de 1932-1933 en Ukraine est le crime de masse le plus effroyable du régime stalinien. Cette entreprise d’extermination décidée et mise en oeuvre par les dirigeants de l’U.R.S.S. à l’encontre de la paysannerie ukrainienne a été une catastrophe nationale majeure pour l’Ukraine.

Les historiens estiment à sept millions le nombre des victimes de cette famine-génocide qui visait à anéantir le sentiment national ukrainien. Le " grenier à blé " de l’URSS est devenu le cimetière des affamés.

Le génocide ukrainien est dans la mémoire collective de l’humanité. Le Parlement français soucieux de ne pas introduire de discrimination dans les exactions commises à l’encontre de la race humaine, s’honorera en votant la reconnaissance publique par la France du génocide ukrainien de 1932-1933.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

La France reconnaît publiquement le génocide ukrainien de 1932-1933."